L'affaire baros

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« Inqualifiable ». Ainsi a été défini le geste de Milan Baros à l’encontre du Rennais Mbia par la Commission de discipline de la LFP. Le Tchèque, qui s’était bouché le nez d’une main et avait brassé l’air de l’autre devant le joueur camerounais, a écopé de trois matchs de suspension. Mais si son attitude n’a pas été jugée raciste par la Ligue de football professionnel, pourquoi l’avoir suspendu ? Pour provocation ? La Ligue ne l’a pas précisé dans son compte-rendu. « M. Baros nous a quand même un peu convaincus dans la mesure où on en a conclu que son geste n’était pas raciste. Sinon, la sanction aurait été toute autre. Mais on ne veut plus voir une chose pareille. C’est inqualifiable et inadmissible », a expliqué Jacques Riolacci, le président de la commission.

Jeudi, la LFP avait reçu les protagonistes de l’affaire. Stéphane Mbia, le joueur camerounais de Rennes, a d’abord été entendu en compagnie de son président, Frédéric de Saint-Sernin. « M.Mbia a été très digne, il est embarrassé car il est incapable de répondre lorsqu’on lui demande le message véhiculé par ce geste. Il nous a dit qu’il avait pardonné à M.Baros qui lui avait adressé une lettre d’excuse », a commenté M.Riolacci. A la fin du Lyon-Rennes, le défenseur breton avait d’ailleurs demandé le maillot de l’attaquant lyonnais. Ensuite, Milan Baros a été reçu en compagnie de Bernard Lacombe, conseiller de Jean-Michel Aulas. C’est à ce moment-là que l’ancien joueur de Liverpool a présenté sa défense.

Le Tchèque a expliqué que son meilleur ami dans le football était noir et qu’il lui arrivait fréquemment de partager sa chambre à Liverpool avec des coéquipiers de couleur. « Si on m’accuse de racisme, ma vie en sera irrévocablement changée », a expliqué le joueur. Selon lui, son geste voulait dire à Mbia de « s’écarter de lui car (ils) ont eu quelques échanges verbaux et des contacts rugueux ». La sanction prend effet lundi 7 mai. Baros sera donc présent à Paris pour rencontrer le PSG mais ensuite, sa saison sera terminée. L’OL peut encore faire appel d'une décision aussi « inqualifiable » que le geste de Baros. Elle apparaît en effet trop sévère pour certains car le racisme n'a pas été invoqué et trop légère pour d'autres, qui ne voient toujours pas ce qu'a voulu dire Milan Baros le 18 avril dernier.